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Veille : présentation de "coups-de-cœur" pour Lecture Jeunesse


Aujourd'hui, avant une table ronde animée par Lecture Jeunesse au Salon du Livre Jeunesse de Montreuil, présentation de deux coups-de-cœur dans l'espace transmedia. Voici le - bref - contenu de mon propos (en espérant vous donner envie de découvrir ces titres !)

La collection Exprim aujourd’hui, on pourrait dire que c’est un bateau rutilant lancé à pleine vapeur sur les océans du succès, piloté par un vaillant capitaine, Tibo Berard, qui parvient à maintenir un cap littéraire qualitatif et exigeant.


Dans son équipage, des noms aujourd’hui incontournables et des titres remarquables, entre-autres : Les petites reines de Clémentine Beauvais, Dysfonctionnelle d'Axl Cendres (l’auteur de Bibow Bradley, Pépite (bien méritée) de Montreuil 2012.), ou encore Quelqu’un qu’on aime de Séverine Vidal, coup de cœur Lecture Jeunesse !


Pour raviver la mémoire de son grand-père Gary, atteint d’Alzheimer, Matt prépare avec minutie un road-trip à travers les Etats-Unis, sur les traces du crooner Pat Boone, dont Gary avait suivi la tournée mythique quand il était jeune. Les deux voyageurs sont tout de suite rejoints dans leur épopée par des passagers inattendus : - Amber, la toute petite fille de Matt dont il découvre l’existence, - Antonia, une jeune femme à un carrefour de sa vie - et Luke, un adolescent fugueur dissimulant un lourd secret
Quelqu’un qu’on aime est un road trip offrant une représentation sociale de l’Amérique contemporaine à travers ses différentes étapes.

C’est aussi et surtout une histoire de vies qui se croisent, de liens qui se tissent avec spontanéité et douceur entre des personnages qui ne se connaissaient pas.

Séverine Vidal cite en épigraphe de son roman un extrait de L’homme qui dort de Perec : un beau roman qui raconte le renoncement au monde d’un jeune homme - qui finit par se réconcilier avec la vie. De bien des manières, le héros de Pérec fait écho à chacun des personnages de Quelqu’un qu’on aime et surtout à Gary, ce grand-père extrêmement touchant qui, je cite « a peur de rester en vie et de ne même plus m’en rendre compte ».


Le roman nous offre ce qu’il y a de plus beau de la lecture littéraire : une expérience sensible du monde et de l’humain, qui nous réconcilie, nous lecteurs (adolescents et adultes), avec ce qui nous entoure.


Les éditions du Rouergue en cette rentrée - pour faire évoluer mes métaphores, ce serait un peu comme un avion supersonique, ou bien une fusée explorant des territoires littéraires nouveaux, piloté par une éditrice qui n’a pas froid aux yeux : Sylvie Gracia et son copilote Olivier Pillé.


Qui dit territoire nouveau dit aussi littérature de l’imaginaire. Vous n’avez sans doute pas manqué la création de la collection Epik au Rouergue il y a un peu plus d’un an.

Et bien je vais vous parler du dernier roman publié au sein de cette collection, puisque c’est aussi un coup de cœur de Lecture Jeunesse : Les copies de Jesper Wung-Sung, traduit du danois par Jean-Baptiste Coursaud.


Une histoire de clonage, de fuite éperdue à travers les bois, d’amitiés grandissantes sur un terreau mortel.... un roman psychologique d’une grande intensité.


Le roman est narré à la première personne par Jonas, un adolescent qui découvre que sa vie entière est bâtie sur de faux souvenirs, car il est la copie d’un Jonas original.
Aujourd’hui, on a plus besoin de lui. Il n’a plus le choix : il doit fuir, fuir les libérateurs de copies (ceux qui veulent mettre un terme à son existence), fuir les sangliers sauvages dans la forêt ; lutter aussi pour la survie et lutter contre l’oubli, parce que les copies sont programmées pour s’autodétruire.

J’y vois un peu du film Intelligence artificielle : c’est un livre qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui provoquera d’intenses émotions chez ceux qu’il touchera. On trouve une grande par d’implicite dans le texte au sein duquel les pensées des lecteurs peuvent facilement s’immiscer. Le style fait un peu penser au roman La voix du couteau de Patrick Ness : le discours du narrateur se déconstruit à mesure que Jonas perd son identité. Avec un très beau passage vers la fin du roman dans lequel l’adolescent s’échine à faire des listes en marchant à travers les bois pour rester conscient.


Vous l’aurez compris, Les copies, comme le roman Quelqu’un qu’on aime, s’appuie sur un thème fort : l’oubli de soi, l’oubli de ce qu’on est et de son histoire.

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